jeudi 28 juin 2012

183 jours dans la barbarie ordinaire – en CCD chez Pôle Emploi – Marion Bergeron

En 2009, l’auteur est embauchée en CCD chez Pôle Emploi. Elle raconte son quotidien dans cette administration en perte de repères : la fusion ANPE/Assedic  se fera non sans difficultés, dans un contexte économique et social  défavorable.
Son travail consiste principalement à renseigner les usagers au guichet, tâche ingrate et difficile, réservé aux petits nouveaux, « parachutés » à ce poste sans formation préalable.
Réputé comme le poste le plus éprouvant, l’auteur perd peu à peu ses illusions quant à l’utilité et l’efficacité de son travail.
Humiliée et méprisée par certains demandeurs d’emploi, sans aucun soutien de sa hiérarchie, elle use ses dernières forces pour faire son travail de conseil au mieux.  Mais devant l’ampleur de la précarité professionnelle et la désorganisation complète de son service, elle se sent impuissante, se résignant tant bien que mal « à faire du chiffre ». On découvre alors une jeune fille sensible, qui perd sa motivation en même qu’une certaine forme de naïveté. Manque de moyens, absurdité des consignes, objectifs intenables, ambiance étouffante, violence dans les rapports humains, tout y est décrit minutieusement pour mieux nous rendre compte de la situation kafkaïenne dans laquelle elle évolue avec résignation.

Mon avis
Sujet brûlant et polémique à souhait, il est cependant important de resituer le contexte de l’histoire, c'est-à-dire lors de la fusion ANPE/Assedic qui semble avoir été complexe à mettre en œuvre, le conseil et l’indemnisation des chômeurs étant deux métiers différents et opposés.
Ce livre est particulièrement intéressant car il donne le point de vue d’une jeune fille issue de la génération Y sur le monde du travail. Pleine d’énergie, on a plaisir à la voir faire ses premières armes professionnelles, tout en gardant une certaine liberté d’esprit face au « formatage » imposé par la structure.
L’écriture est précise, soignée et particulièrement poétique. Un humour décapant mais bien maîtrisé.
On y découvre également une jeune fille amoureuse ….



183 jours dans la barbarie ordinaire – en CCD chez Pôle Emploi – Marion Bergeron est disponible sur Livres & occasions 


Sur le même sujet :



Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ? : ANPE, Assedic : la vraie vie des demandeurs d'emploiPatricia Sudolski

Ecrit quelques années auparavant, mais encore terriblement d’actualité, cette journalise dresse un portrait très documenté des demandeurs d’emploi et leur quotidien,  leur parcours du combattant pour retrouver un travail, l’image dévalorisante que leur renvoi parfois la société.
Une enquête criante de vérité (la journaliste est elle-même au chômage), très intéressante d’un point de vue sociologique.

jeudi 14 juin 2012

La maison du canard bleu – Bernard Clavel

Bernard Clavel, plutôt connu pour ses romans d’aventures et du terroir, a également écrit de nombreux contes et nouvelles pour la jeunesse.
La maison du canard bleu lui permet d’être fidèle à un de ses sujets de prédilection : la nature sauvage.
Il y raconte les jeux d’un frère et d’une sœur à la campagne. Les deux enfants feront la rencontre de Monsieur Simon et de son chien Nicolas. Monsieur Simon est un homme un peu marginal qui recueille et soignent les animaux blessés. 
La personnalité excentrique mais généreuse de Monsieur Simon, dont les villageois se méfient sans véritable raisons, rappelle également qu’il faut parfois savoir se libérer de certains préjugés.
Monsieur Simon apprendra aux enfants le respect des animaux sauvages mais aussi de n’importe quel être vivant.  
Ce petit conte champêtre, doux et frais, véhicule un véritable message destiné à la jeunesse : le monde animal est libre et doit rester à l’égal de celui de l’homme.

mercredi 30 mai 2012

Nelly ZIN – 3 euros par jour

Nelly ZIN – 3 euros par jour
(Nelly Zin, 27 ans, 2 enfants, 3 euros par jour pour nourrir sa famille)


Ce témoignage, nous dévoile une réalité difficilement acceptable dans notre société actuelle, celle des « nouveaux pauvres ».
Une histoire banale, un peu trop, peut-être, qui retentie comme un signal d’alarme.
Pas de grande littérature dans ce récit, mais une réalité décrite simplement,  sans fioritures, pour nous rendre compte d’un quotidien difficile, d’un combat injuste et révoltant.
Nelly raconte sa descente aux enfers sans langue de bois : elle a certainement fait des erreurs, piégée par  une société de consommation opulente et peu scrupuleuse, mais elle les assume.
Une séparation difficile, des emplois précaires, des dettes et un crédit révolving souscrit sur les « bons » conseils d’un banquier, et la voilà happée dans un engrenage sans fin : trouver du travail et gagner de l’argent. Pour cela, elle doit faire garder ses deux petites filles. Mais sans emploi, pas de place en crèche ….
Elle s’efforce de rester digne, tentant tant bien que mal d’épargner ses enfants. Jugée, dévalorisée, isolée, elle doit sans cesse rendre des comptes pour « mériter » les aides sociales qui lui sont accordées. Des comptes, qui toujours, rythment  sa vie de mère célibataire, des calculs sans fin, qui sont autant de petites économies et de  privations, pour juste réussir à aller à l’essentiel : survivre.
Un récit poignant, une mise en garde, comme pour nous rappeler que tout cela n’arrive pas forcément qu’aux autres …


jeudi 10 mai 2012

Comment je suis devenu stupide – Martin PAGE

Antoine, particulièrement très intelligent, assume mal ses capacités intellectuelles. A tout le temps réfléchir sur tout, il ne prend pas le temps de vivre et de profiter. Il souhaite une vie des plus normales, à l’image d’un certain conformisme  ambiant : consommer et avoir des intérêts aussi parfaitement conventionnels que médiocres.
Il décide alors de devenir alcoolique pour ne plus avoir à penser. Mais il ne supporte pas l’alcool. Après une tentative de suicide ratée, il décide de devenir « un imbécile heureux ».
Pour y arriver, il délaisse sa singularité pour devenir un ersatz de « beauf lambda ». Il trouve un travail dans la bourse, adopte les codes de l’entreprise, gagne de l’argent, le dépense pour meubler son nouvel appartement, s’achète des vêtements de marques, fréquente les endroits à la mode ….
Mais son personnage-de-monsieur-tout-le-monde ne plaît guère à ses amis …..
 

Mon avis
Véritable conte moderne, cet excellent livre dénonce avec humour les travers de notre société de consommation et du prêt-à-penser. L’auteur s’amuse à dépeindre (ridiculiser) l’uniformisation des comportements et des valeurs qui nous sont dictées par la mode, le pouvoir, l’argent.
Dans un style poétique et imagé, superbement bien écrit, l’auteur nous fait prendre conscience de la faiblesse des civilisations modernes et occidentales et nous amène à réfléchir sur le véritable sens du bonheur.

samedi 5 mai 2012

La religieuse - DIDEROT

Suzanne Simonin, sous la pression d’un chantage affectif de sa mère, est contrainte  de prononcer ses vœux au terme de son noviciat. Mais la jeune fille, bien que sincèrement croyante, n’a pas la vocation. Dans la communauté des Clarisses de Longchamp, elle reçoit le soutien de la supérieure de Moni, à qui elle restera attachée bien après sa mort.
C’est avec l’arrivée de la nouvelle supérieure que ses difficultés prendront de l’ampleur. A l’aide de son avocat, la religieuse entreprend des démarches pour rompre ses vœux. Mais la mère supérieur ne l’entend pas cette oreille et décide de lui faire subir un véritable harcèlement physique et morale. Privations, châtiments, humiliations, et exclusion,  les pires sévices lui sont infligés par la communauté toute entière.
Malgré la perte de son procès, elle obtient son transfert au couvent Sainte-Eutrope. La nouvelle supérieure, d’une frivolité et d’une sensualité exacerbée,  tente de la séduire par tous les moyens, en nouant des relations ambiguës avec elle. Profitant de son innocence et de sa chasteté, elle ira même jusqu’à l’initier aux plaisirs de la chair. Mais devant les réticences de sœur Suzanne, la supérieur tombe dans la folie et en meurt.
Epuisée moralement, Suzanne s’enfuit du couvent. 
Ce récit, sous forme de mémoires, écrit à la 1ère personne, s’adresse au marquis de Croismare dont  la jeune religieuse sollicite l’aide. A la fin de l’histoire, on comprend que Suzanne vit dans la clandestinité.
L’univers confiné du cloître accentue l’ambiance kafkaïenne des aventures de cette religieuse. La sérénité de vie monacale laisse place aux dérives incompréhensibles d’une communauté. C’est également avec un certain humour, que l’auteur dépeint les mœurs légères de la dernière supérieure face à la naïveté de Suzanne. L’œuvre de Diderot dénonce la vocation religieuse dans ses excès et défend la liberté des choix de chacun. 




Un témoignage plus récent et similaire : 



Il y a quelques années, Marie Rousseau entre au couvent. Elle a choisi de vivre cloîtrée, chez les clarisses, ordre contemplatif fondé par sainte Claire et saint François d'Assise.
La pauvreté, le froid, les durs travaux, les privations et même les brimades injustifiées, elle les accepte. Elle prie et obéit à la règle. Pourtant, malgré les indéniables côtés lumineux de sa nouvelle vie, Marie ne peut en admettre la face d'ombre. Pourquoi ne l'autorise-t-on pas à étudier la théologie ? Pourquoi ces pratiques de mortification comme l'auto flagellation ? Comment se résigner devant l'hypocrisie ou, pis, le manque de charité dont l'abbesse, elle-même, incarne parfois des exemples atterrants ? Marie lutte, tente de discuter, souffre. Et pour finir décide, au terme de deux ans, de revenir à la vie profane. Amour et cruauté, foi et pharisianisme, intelligence et obéissance aveugle, Marie Rousseau nous raconte l'un et l'autre d'un ton mesuré, avec la volonté dé comprendre, jamais celle d'accabler. Et l'on se demande à la lire si, hors les vocations forcées, les choses ont changé depuis les siècles passés.

vendredi 27 avril 2012

Une petite madeleine de Proust

 Éternelles bibliothèques rose et verte

Un des aspects agréable de mon activité est la possibilité de se plonger dans des souvenirs d'enfance au contact d'un nouvel arrivage de livres. 
Les séries des bibliothèque rose et verte sont particulièrement propices à un retour en arrière, teinté d'une tendre nostalgie face à la (re)découverte de ces héros (de mon enfance) : Le Club des Cinq, Les Six Compagnons, Alice, Michel.
Ces livres, à la couverture cartonnée, aux pages jaunies, à l'odeur de vécu, sont particulièrement recherchés par les collectionneurs qui affectionnent un auteur, un illustrateur, une série.
Et c'est un véritable plaisir de les aider à compléter leur collection. Ils ont généralement fait un travail de recherche considérable pour enrichir et donner une cohérence à cette passion. 
C'est pourquoi j'avais également envie de mettre à l'honneur l'un d'entre eux qui a réussi à réunir l'intégralité des numéros de la bibliothèque rose et et qui est sur le point de réitéré cet exploit pour la verte. Il ne  manque que quelques exemplaires à ce collectionneur, qui a référencé les livres de la bibliothèque rose ici :

http://www.bibliotheque-rose.fr/index.html

Je vous laisse également juger du résultat en image :



D'autres sites sur les bibliothèque rose et verte :

   


Et sur Livres et Occasions :








mercredi 18 avril 2012

Petite philosophie ....

Petite philosophie pour ceux qui veulent atteindre le sommet de la montagne - Catherine RAMBERT

365 pensées pour offrir un sens nouveau à sa vie. 

Cette petite philosophie nous accompagne dans notre quotidien : 365 pensées pour nous aider à maintenir le cap, à nous rapprocher de nos souhaits et de nos réussites les plus chers.
Véritable antidote en cas de baisse de régime ou de découragement, ce livre est une mine de conseils simples mais pertinents, pour mieux appréhender les situations délicates, garder une motivation à toute épreuve et atteindre notre but.
Il est possible de choisir une pensée au hasard et y réfléchir, ou bien se laisser guider par l'auteur qui a choisi le rythme des saisons pour guider nos pas.
365 petits présents qui faut prendre le temps d'accueillir, avec sagesse et sérénité ...

Mes préférées

"... Pourquoi remettre à plus tard la possibilité d'être heureux ? "

"...Cessons de fabriquer nos peurs "

" Il existe plusieurs itinéraires 
pour atteindre le sommet de la montagne.
Mais un seul moyen d'y arriver :
la volonté "

" Au bout du chemin
on va chercher, 
on découvre, 
la personne que l'on doit devenir "

" ... Celui qui ose est celui qui a raison..."

"... Les petits efforts creusent les sillons des plus grandes satisfactions"